Laeti et les sacs de terreau
Samedi dernier, alors que je m’apprêtais, le cœur plein d’entrain à me rendre au supermarché voisin faire le plein de victuailles pour ma petite famille, Monsieur Couche-Tard me glisse : « tiens, pendant que tu y seras, prends-y un sac de 50 litres de terreau, s’te plait , ou même 2, tiens ».
Mais bien sûr mon chéri, que ne ferais-je pour te rendre service…
Arg, grooosse, erreur. L’erreur fatale de la gourde qu’a jamais transporté du terreau de sa vie.
Mais ça, en arrivant au magasin, je l’ignorais encore…
Sur l’emballage c’est indiqué 50 litres, poids environ 14 kg. Mouarf, 14 kg, plus léger que mes élèves, que je catapulte au plafond quand je veux (surtout quand il sont pas sages, mais chut, je ne vous ai rien dit). Sauf que 14 kg de terre agglutinée dans un grand sac, tout plat et tout glissant, c’est nettement moins facile à catapulter qu’en enfant de 3 ans…
Pour commencer faut réussir à attraper le sac. Bien sûr, ils n’ont pas mis de poignée, sinon c’est pas drôle. Le sac est rempli à bloc, blindé. Emballage plastique, aucune prise. A part un grand écart des bras, je vois pas. Approcher le caddie juste sous le rayon, faire glisser le sac tout doucement, et le faire retomber dans le caddie, en priant très fort pour qu’il ne crève pas en atterrissant lourdement sur le fond grillagé.
Et puis recommencer avec le second sac. Et réaliser alors qu’il n’y a quasiment plus de place dans le caddie pour les autres courses.
Acheter le minimum, et passer en en caisse en priant que l’hôtesse ne me demande pas de mettre mes 2 gros sacs sur le tapis. Oui, prier encore, c’est fou ce que ça rend pieux d’acheter du terreau.
La gentille jeune fille me demande juste de lui lire le code barre, qui bien sûr se trouve sur la face cachée du sac. Et hop, c’est bon pour les biscotos.
Dernière étape, et non des moindres, le déchargement du caddie. Et là plus question de faire glisser quoi que ce soit, les sacs sont bien installés au fond du caddie, et va falloir les soulever pour les mettre dans le coffre de l’auto. Y’aurait pas un mec costaud dans le coin ??? Pfff, même pas un seul… pi de toutes façons mon fichu orgueil de femme libérée m’aurait dissuadé d’appeler au secours.
Allez Laeti, courage. Si tu parviens à mettre le sac à la verticale, et à le faire basculer sur le bord du caddie tu devrait réussir à le faire atterrir dans le coffre du Berling’, enfin si le caddie veut bien rester là, ki cé ka eu l’idée de faire un parking sur un faux-plat ???
Stop, on se calme. Un pied sous la roulette du caddie, hooo hisse, et hop, petite prière… ET VOILA… premier sac chargé. Chouette.
Sauf, que celui là, à côté de l’autre qui dort bien au fond du caddie, c’était du pipi de chat.
Purée j’avais jamais remarqué que c’était aussi profond, un caddie. Au diable mon orgueil, y’a vraiment pas un seul mec à l’horizon ? même un pas-costaud ? ça suffirait si je l’aide… Pfff ça m’apprendra à faire mes courses à l’heure de la fermeture, le parking est désert.
Pas le choix, faut reprendre la même stratégie, le sac à la verticale, roulette bloquée, bascule, prière. Plaf, ouf, j’y suis arrivée.
Si vous attendez une chute tragique, genre le sac qui explose au fond du coffre, du terreau partout et Laeti en pleurs dans le noir au milieu du parking désert vous allez être déçus, l’histoire se termine bien. Et arrivée à la maison, ça n’est pas moi qui ai vidé le coffre. Non, tout de même, ma grande bonté a des limites….